Djemila Benhabib : Ma vie à contre-Coran. Une femme témoigne sur les islamistes

lundi 23 novembre 2009, par Denise Djoulah Renaud

VLB éditeur, Québec, 2009

L’ouvrage de Djemila Benhabib, jeune femme de 37 ans, pourrait être une autobiographie d’une jeunesse heureuse passée à Oran, dans l’Algérie indépendante, entourée de l’amour de son père algérien et de sa mère chypriote-grecque, tous deux enseignants universitaires, et de l’affection d’un jeune frère. Mais ce bonheur est éphémère, entravé par la chape que fait peser l’Islam dans ce pays. Djemila va à l’école algérienne où il faut apprendre le Coran par cœur. Durant ses études secondaires et universitaires sa vie est gangrenée par les islamistes qui finissent par faire fuir toute la famille vers la France. Mais ceux-ci sont déjà actifs en France où il profitent du déni de citoyenneté dont souffrent les étrangers par rapport aux Français. Deux années plus tard elle émigre au Canada afin d’y poursuivre ses études et finit par s’y installer définitivement. Elle pourra dire : « l’Algérie m’a donné la force, la France la liberté et le Québec les ailes. »

Dans son livre elle n’use pas de langue de bois et dénonce les méfaits des islamistes en nous dévoilant leur stratégie, que ce soit en Europe, en Afrique ou au Canada où ils sont habiles à utiliser les outils de la démocratie. Elle nous rappelle douloureusement les morts qu’ils ont laissés derrière eux, en donnant beaucoup d’exemples concrets. Elle est profondément attristée par le fait qu’après avoir dû fuir les islamistes durant la guerre civile qui a ravagé l’Algérie pendant une décennie dans l’indifférence générale et qui a fait plus de 200.000 victimes, elle les retrouve en action où qu’elle aille. Le mot de la fin est : « et la boucle se referme ». Car en mai 2009 le Québec donne le droit de porter le voile dans la fonction publique. Ils ont gagné !

Son livre fait preuve d’une grande honnêteté intellectuelle exprimée en toute simplicité et nous pousse à la réflexion. Elle nous met en garde et nous incite à rester vigilants face à cette montée de l’intégrisme religieux qui s’avère dangereuse pour nos acquis démocratiques.